UN EXPERT HABILE. UNE ETHIQUE DOUTEUSE

L'EXPERT ESCAMOTE LA VERITE

Le patient est donc adhérent depuis une quinzaine d'années à la mutuelle Agmf - GPM - Groupe pasteur mutualité. Il est à jour de ses cotisations. Suite à l'accident d'ascenseur, il est convoqué par le médecin expert désigné par la mutuelle afin d'effectuer une expertise médicale. Celle-ci est destinée à déterminer son taux d'incapacité. L'expertise va se dérouler dans un étrange climat comme l'adhérent va l'écrire au Président de la mutuelle.

Plusieurs mois après celle-ci, le patient va recevoir le rapport d'expertise. Sa lecture est source d'un vif étonnement. De nombreux éléments sont faux, absents ou trompeurs. L'expert rédige, avec une grande précision, deux examens somatiques et psychiatriques sur 4 pages. Cette description précise est d'autant plus surprenante qu'il n'en a pratiqué aucun. L'examen neurologique, qui n'a pas eu lieu, se résume plus modestement à trois lignes. Étonnamment, il écrit dans son rapport qu' "aucun document concernant les crises d'épilepsie, dont il est fait état, ne nous a été présenté (*)", puis plus loin, il note : "oppression thoracique avec sensation de mauvaise odeur qualifiée par le patient de crises comitiales (sic) (**)"..." ne délire pas, n'est pas halluciné, ne présente pas de tendance persécutive ou interprétative, il n'est pas retrouvé de symptomatologie névrotique patente, la personnalité a été bien structurée chez un être mature bien intégré au plan social, pas de notion d'éthylisme ou de toxicomanie".

Pourtant l'expert peut lire les preuves (*électroencéphalogrammes, IRM, résumés des urgences hospitalières, dosages sanguins des médicaments anti-épileptiques, ordonnances...) et écouter la description des crises comitiales vécues par le patient (**). http://www.stethonet.org/vecu/vecuphp/diversespress.php?cat3=4393 . Mais il procède comme si ces preuves n'existaient pas. Mieux, il déchire des comptes rendus, conserve des examens complémentaires définis par lui comme : "pas valables".

L'expert note que : " l'impression d'ensemble est satisfaisante, le niveau intellectuel se situe très au-dessus de la norme, sans signe de dégradation, d'altération d'efficience; par ailleurs il convient de retenir que le patient a pu arriver à notre cabinet de consultation après avoir pris le bateau puis un taxi, il ne présente aucun trouble phobique concernant la circulation maritime et automobile (***)".

L'expert continue au gré de sa forfaiture : "en conséquence il existe une contradiction flagrante entre un accident n'ayant pas permis de visualiser les conséquences de la survenue (choc postérieur) et un état anxio-dépressif réactionnel à un tel accident (****)".

Il décrit des faits contraires à la réalité puisque dans le rapport de Police, malgré la stupeur,  le patient expose clairement l'accident et il ne peut s'agir d'un choc postérieur. Et comme on le verra dans les pages suivantes, il ne s'agit pas d'un état anxio-dépressif, tel que l'expert peut le lire dans le dossier médical du patient. Notons qu'il est dommage que l'expert confonde accident d'ascenseur et le fait d'être passager d'un bateau et d'une voiture (le patient résidant à ce moment là sur une île).

LA VERITE NE PEUT PAS ETRE ESCAMOTEE

LE NEUROLOGUE : dans un très récent courrier, le neurologue écrivant à un confrère, stipule : " ce patient continue a faire deux à trois crises partielles élémentaires par semaines avec cette sensation d'étrangeté et cette manifestation épigastrique ascendante et il généralise ses crises une à deux fois par mois. Dans le cabinet du docteur K., il a fait une crise qui a eu un début conscient. On voit sur le tracé une décharge de rythme rapide fronto-temporale gauche, ensuite il y a des artefacts musculaires et on voit clairement deux minutes après un tracé surchargé d'ondes lentes delta tel qu'on peut le voir dans les phases post-critiques. Sur l'électro-encéphalogramme fait aujourd'hui, on enregistre un foyer fronto-temporal gauche. A mon avis, il n'y a donc pas de doute sur l'existence d'une épilepsie partielle temporale gauche, pour l'instant réfractaire au traitement médicamenteux".
Sa prescription comporte du Tégrétol LP 400 : 4 par jour, ainsi que la Dépakine 500 Chrono : 4 par jour. 

LE PSYCHIATRE  (****) : il résume également clairement la situation : " le patient est victime d'un nouvel accident dans l'ascenseur de son hôtel qui dévisse de plusieurs étages le laissant avec une aggravation d'une épilepsie partielle ancienne à point de départ fronto temporal et une aggravation du syndrome de stress post traumatique.
Épilepsie non stabilisée depuis l'accident d'ascenseur et ce malgré une bithérapie antiépileptique par Dépakine 500 chrono et Tégrétol dont les dosages attestent qu'ils sont dans les normes hautes.
Le certificat rédigé par le médecin responsable de l'unité de psychiatrie psycho traumatologie et des urgences de l'Hôpital T. à Paris souligne l'intensité des symptômes anxieux tels qu'appréciés cliniquement et par les échelles d'évaluation. Le responsable du service hospitalier conclue à l'incapacité du patient à reprendre une activité professionnelle dans ces conditions.Sur le plan cognitif on note une lenteur certaine, des troubles de l'attention ayant une répercussion notable sur son degré de socialisation (oubli de rendez-vous, ralentissement majeur, syndrome amotivationnel,...) A ce jour, le patient reste gravement handicapé".


LE SERMENT D'HIPPOCRATE VIOLE

L'expert est habile. L'éthique est douteuse. Le médecin expert nommé par le Groupe pasteur mutualité est un "expert habile dans l'escamotage des vérités qui dérangent" (extrait à nouveau de l'éditorial du numéro 414 du mois de septembre 2010 du journal du Groupe pasteur mutualité "Tout Prévoir"). 

Le fond de la pensée liée à la rédaction de cette phrase par le Président de la mutuelle, s'éclaircit : l'expert ne transcrit pas la vérité. Il écrit ce que bon lui semble. Il invente des commentaires sur des examens cliniques qu'il ne pratique pas. Il déchire ce qui ne lui plaît pas. Il vole des preuves (comme cela sera écrit et adressé en recommandé au Président de la mutuelle). Il bafoue l'éthique. Et ses propos vont venir souiller le patient. Il ne se contentera pas d'escamoter la vérité. Il ira au delà, plongeant ses paroles, vis à vis du patient, dans l'immondice.

CONCLUSION d'après cet expert : le patient n'est pas malade, son contrat (qui prévoit toute exclusion médicale) n'a pas à s'appliquer. La mutuelle n'a rien à lui verser.

Tous les courriers échangés entre confrères, tous les événements liés à cette expertise médicale, le comportement malsain de l'expert, tout ceci est bien réel